Le Château de Miolans

Monument historique classé - Saint Pierre d'Albigny

Présentation de l’étude

Le château de Miolans, dont l’édification s’échelonne entre entre le XIe et le XVIIe
siècle, s’élève de façon spectaculaire sur un piton rocheux, entre Chambéry et
Albertville, au débouché de la Maurienne sur la combe de Savoie. Vaste et complexe,
cette forteresse, qui constitue une véritable leçon d’architecture militaire de
l’époque pré-classique, appartient à la même famille depuis un siècle et demi.
Classé monument historique depuis 1944, ouvert à la visite depuis quelques dizaines
d’années - dans des conditions que le manque de moyens a rendues quelque
peu rudimentaires au regard de la demande actuelle - le château a fait l’objet
depuis le début des années 1960 d’une série d’interventions qui ont permis de
stabiliser l’état des parties les plus menacées : le statut officiel de « ruine romantique
 » de la partie haute du château et les moyens financiers forcément limités des
propriétaires s’étaient en effet conjugués, pendant presque un siècle, pour amener
certains ouvrages à la limite de la dispartition définitive. L’implication de plus en
plus grande des propriétaires, du conseil général de la Savoie et des services de
l’Etat permet aujourd’hui d’envisager un développement concerté des conditions
de visite et d’utilisation du monument.

Au-delà des études et des interventions strictement techniques réalisées à la fin
des années 1990 et au début des années 2000, une étude générale de faisabilité
a été commandée à J.F. Grange-Chavanis, ACMH. Cette étude préalable, rendue
en juin 2006 et approuvée par le Directeur Régional des Affaires Culturelles le
23/10/2007, visait à définir et à chiffrer un programme général de restauration
et de réutilisation des principaux bâtiments de la partie haute du château, avec
aménagement d’espaces réception et d’accueil. Cette étude très fouillée, dont la
qualité et l’exhaustivité ne sont pas à remettre en cause, a abouti à la définition
d’une enveloppe financière très élevée, sans véritable hiérarchisation des enjeux ni
définition d’un échéancier prévisionnel permettant aux différents partenaires de
se positionner dans le temps vis à vis du projet. C’est pourquoi les propriétaires et
le conseil général de la Savoie ont décidé d’engager une étude complémentaire,
ciblée sur la mise en œuvre échelonnée d’un programme précis, au terme de
laquelle le château de Miolans devrait être pourvu des structures nécessaires à
l’accueil du public et à la présentation pédagogique du monument.

La présente étude, réalisée sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil Général de la
Savoie, constitue donc une étude de diagnostic au sens de l’article 2.6 du décret
n°2009-749 du 22 juin 2009 relatif à la maîtrise d’oeuvre sur les immeubles classés
au titre des monuments historiques. Elle s’est donnée pour objet de définir et de
chiffrer les interventions nécessaires à la restauration de la partie centrale du château,
de façon à permettre son utilisation pour l’accueil du public : donjon, salle des
gardes, anciennes cuisines et constructions attenantes. L’étude devait également
préciser les interventions à prévoir pour la mise hors d’eau du chemin couvert qui
relie le châtelet d’entrée et la tour Saint Pierre, et pour la sécurisation des fossés
est et ouest du château.

Afin de faciliter l’analyse d’un site dont la topographie compliquée rend l’appréhension
spatiale particulièrement ardue, une campagne de photographies aériennes (par
ballon captif) a été réalisée par la société Photec. Les relevés, réalisés dans le cadre
de l’étude préalable de 2006, sont dûs à l’agence de J.F. Grange-Chavanis, ACMH.
La partie historique et analytique de l’étude s’appuie sur le travail remarquable réalisé
en 2005-2006 par Christian Corvisier, historien de l’architecture, lequel effectue,
à la lumière de l’analyse des ouvrages in situ, une relecture aussi complète que pertinente
de publications antérieures qui restaient relativement rapides ou partielles.
Ce travail d’analyse, qui porte essentiellement sur la période cruciale des XIVe-
XVe siècles, mériterait d’être complété sur les périodes médiévales et classiques.